F1 2018, plus de réalisme, plus d’Esport

Ceux qui me connaissent savent comme je suis un fan inconditionnel de la Formule 1. C’est d’ailleurs par ce biais-là que je suis venu au Simracing. Souvenez-vous la série des GP3 et des GP4 ! À cette époque, Bernie n’avait pas encore vendu la licence à Sony. Et après des années exclusivement sur Playstation, Codemasters a repris la licence et enfin développé un jeu multiplateforme. Souvenez vous en 2010, dans la première version sur PC, qui était déjà belle, je pouvais rouler sous des trombes d’eau en slick. F1 2018 sort le 24 aout, avec le Halo, le GP de France, et le GP d’Allemagne en nouveauté visible évidemment, avec globalement plus de réalisme.  Koch Media France m’ayant transmis une version PC en preview – merci à eux – je vais découvrir la version 2018 et vous raconter pourquoi il s’agit d’un pas dans la bonne direction.

Mais d’abord une anecdote. Quand j’ai reçu F1 2018, au nom de Live-Sim, un ami à qui j’en parlais – et qui se reconnaîtra – m’a dit : « Mais c’est vraiment du Simracing alors ? » Autant la F1 est définie par son règlement, autant il me paraît illusoire de définir le Simracing. Il y en a pour chaque joueur, en fonction de sa propre pratique, de son vécu, de son matériel, etc… L’analogie facile serait de comparer le Simracing avec les religions. Y en a-t-il une bonne ou une mauvaise ? Évidemment non, pourtant cela n’empêche pas le prosélytisme exacerbé pour une pratique plutôt qu’une autre. Mon Simracing est sur PC avec trois écrans, un volant, et un pédalier à capteur de pressions. Et d’autres roulent avec des manettes. Ce n’est vraiment pas un problème. Et c’est parce qu’on ne peut pas jouer ensemble que la distance, pour ne pas dire le fossé, se crée entre les pratiques. L’année dernière j’ai acheté F1 2017 parce que je voulais jouer avec mes amis du SAV de la F1. Ils avaient eu l’excellente idée de réunir des podcasters et des auditeurs sur un même circuit, de mélanger des joueurs manette et des joueurs volant.

Et autant vous le dire de suite, je n’avais pas aimé du tout cette expérience. Rien à voir avec les joueurs, ni avec les périphériques, mais plutôt à cause du jeu. Le gameplay avait des fonctionnalités intéressantes pourtant, comme la possibilité de rouler avec les setups des meilleurs. En peu de tours, il était possible d’apprendre comment régler ses voitures, plutôt extrêmes dans leurs réactions. Ce qui m’a gêné, c’était la violence de la direction de la voiture. Même si je n’avais plus roulé en course depuis un moment, j’avais galéré à trouver mes repères, à être précisément placés dans les virages, alors que je voyais les autres être bien plus rapides.

 

F1 2018 est bien différent. Une fois installé, il a fallu détecter mon pédalier exotique. Et j’y ai mis un moment. L’astuce pour réussir cette étape consistait à pomper sur les pédales. Avec un triple écran, la vue doit bien sûr être réglée, sans quoi on a l’impression d’être assis sur l’aileron arrière (j’exagère à peine). Enfin alors, je pouvais lancer une course, pour la première fois, sur le tracé de l’Hockenheim Ring. J’y ai testé pas mal de conditions : sec, pluie, bruine ou séchante et voici ce que j’ai noté :

  • Julien Fébreau est enfin là, mais qui est Nicolas Martin ?
  • Le Halo gêne bien plus la vue que je ne l’imaginais avec son mât central.
  • les IAs sont bien plus agressives au premier freinage, et aussi à chaque fois qu’on tente de les doubler.
  • La voiture se place bien mieux au freinage, et elle est bien plus souple dans sa direction.
  • Le FFB par défaut d’un G27 est encore plus bruyant que sur F1 2017, comme si les pistes étaient toutes dessinées autour de Roubaix.
  • La pluie, le spray et surtout l’adhérence dans les conditions humides, sont très bien reproduites.
  • Il n’y a pas assez de boutons sur mon volant pour tout régler !

Au final, j’ai pris beaucoup de plaisir à rouler sur ce nouvel opus. Le réalisme est un cran au-dessus de F1 2017. Il est évident que je vais y revenir, en réglant plus précisément mon volant, pour en découvrir un peu plus et notamment le mode carrière. En tant que fan de la F1, ces programmes de séances d’essais libres sont un petit plus qui détaille la vie interne des équipes, et qui permettent une progression de la voiture par vos choix. Je suis également curieux de voir comment fonctionne, en multijoueur classé, la nouvelle fonctionnalité de Superlicence. Je la testerai surement avec les fous de SAV Steam Championship (où je prendrai des raclées probablement). Avec l’Esport qui grandit, il est naturel que les éditeurs aient envie de proposer du match making, avec des joueurs aux classements comparables, via trois critères Niveau, Niveau de Sécurité et Rang. Je ne sais pas quels sont les noms en anglais, et si vous serez d’accord avec moi, mais cela lorgne clairement vers iRacing qui ont les Class, Safety Rating, et iRating.

 

Le pilotage en lui-même, s’il est plus agréable selon moi, est aussi bien plus comparable avec ce que les pilotes de F1 doivent gérer. Si leur volant a autant de boutons, ce n’est pas pour de la décoration. Dans F1 2018, un nombre plus important de paramètres doit être géré pendant le roulage : balance de freins, richesse du carburant (et donc consommation), différentiel, déploiement de l’ERS (hybridation), et bien évidemment le DRS (aileron arrière mobile réduisant la traînée). Le pilotage est bien plus tactique, et demande une grande capacité de concentration et de réflexion. Il faut bien connaître les boutons affectés pour toutes ces actions, car les autres voitures ne vous attendront pas. Le jeu vous aide, soit par Jeff, votre sympathique ingénieur de piste, soit par l’écran du volant où toutes les informations nécessaires à votre pilotage sont présentes : le niveau de batterie, le mode activé du déploiement de l’ERS, les deux systèmes de recharge de batterie (MGU-K et MGU-H), et les températures des pneus. Le reste, comme les temps au tour, le delta, se trouve sur l’écran dans des zones ne gênant pas la visibilité.

Le jeu n’est pas parfait, évidemment. La télémétrie est absente. Pas de possibilité de skinner sa propre équipe. Difficile d’y croire dans l’Esport d’aujourd’hui. La gestion de la fenêtre de température d’exploitation des gommes Pirelli, lorsqu’on surconduit notamment, mériterait d’être plus réaliste. Cependant je n’oublie pas que F1 2018 est un jeu Grand Public. Je suis ravi de voir que le choix éditorial a été, malgré tout, d’aller vers plus de réalisme, et donc plus de difficulté. Côté son et ambiance, par contre, je trouve qu’ils ne sont pas loin du sans faute. Les moteurs Ferrari, Honda, Mercedes ou Renault sont reconnaissables, comme ils le sont en réalité, à la télévision ou sur les circuits.

La F1 est le pinacle du sport auto. Son jeu doit être aussi une référence dans son genre, même si F1 2018 ne joue pas dans la cour des simulations hardcore comme iRacing, Assetto, ou rFactor2. Il est néanmoins bien plus réussi que F1 2017, et tire le jeu encore plus vers l’Esport. Il faudra d’ailleurs voir ce que donnera la 2ème édition des F1 Esport, où 200.000 $ seront à partager en fin d’année. Le nouveau propriétaire de la F1, Liberty Medias, veut aussi utiliser le jeu pour communiquer auprès du jeune public, et l’intéresser à un sport qui perd en audience, que ce soit sur le circuit ou à la télévision.

PS : Alors que sans doute vous serez en train de lire cet article, nous serons en train d’enregistrer un podcast des “Spécialistes Simracing”, où nous débattrons de F1 2018, avec certains de ceux qui l’ont essayé en preview, que vous pourrez écouter vendredi 24/08 le jour de la sortie du jeu.

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