Du Pad au Cockpit

Ca me fait toujours mal au cœur quand je vois des adeptes de la course comme moi, s’échiner à se lancer dans des épreuves avec une manette. Alors qu’en investissant un peu, ils pourraient accéder à une autre dimension du Simracing, par le biais d’un volant et pourquoi pas d’un cockpit. Mais force est de constater qu’il est difficile d’aller contre des habitudes bien ancrées et d’encourager l’accroc au pad à lâcher cette partie de lui-même pour aller vers quelque chose de plus authentique, qui pourra (peut-être) lui permettre de s’améliorer. J’ai la fierté d’y être parvenu, sans même forcément l’avoir voulu.

 

Il y a quelques mois, un de mes cousins, Jérôme, adepte de GT5 et Forza 4 mais aussi (malheureusement) de la manette, passe à la maison. Sans arrière-pensée (je vous l’assure !), je lui fais essayer mon modeste cockpit, avec évidemment un volant à retour de force. Je ne suis pas méchant et le propulse sur le tracé de Catalogne, circuit qu’il connaît bien, avec une Porsche 911 GT3. Le résultat ne se fait pas attendre : s’il apprécie la position de conduite, il perd ses repères, sort de la piste, tond le gazon… Puis il réussit peu à peu à se faire au nouveau système, à intégrer les informations que lui renvoient les secousses du volant, reste sur le bitume et finit par lâcher une phrase qui m’a fait très plaisir : « P******, j’ai l’impression d’être dans une vraie bagnole ». Il en ressort convaincu et repart chez lui presque pensif.

Il prend la totale !

Quelques semaines plus tard, je découvre qu’il a craqué et s’est (très bien) équipé, à un point qui pourrait presque me rendre jaloux. Vérification faite : c’est bien à cause de moi. « J’aime bien avoir la même chose que les autres », m’explique-t-il « et j’en ai discuté avec des copains qui m’ont conseillé ». Cockpit, volant, simulation : Jérôme glane çà et là les informations et le matériel. Le plus acharné de ses « conseillers », qui passe des heures en ligne devant trois écrans, l’oriente vers :

Côté Simu, il délaisse GT5 (et forcément Forza 4 sur Xbox 360, une console incompatible avec son nouveau matériel), pour s’intéresser à Project Cars sur PS4. Pourquoi ce choix ? « J’ai regardé ce qu’il y avait, et ça me semblait bien ». Il n’a pas tort.

 

Avancer sans s’oublier

Résultat : revenir à la manette est aujourd’hui impossible, même si « je ne peux pas courir longtemps : le retour de force fait mal aux mains, surtout au niveau du pouce ». En même temps, avec un réglage à 100 %, ce n’est pas étonnant : il va falloir affiner ça ! Mis à part cela, les sensations ont changé du tout au tout et il prend un grand plaisir à battre le chrono, que ce soit en DTM ou en Radical, sur des circuits aussi variés que Brno ou Barthust. Mais ce n’est pas pour autant que Jérôme est devenu un Simracer compulsif : il ne sort son cockpit que lorsqu’un ami est à la maison. Quant aux courses en ligne, il n’en fait pas. Ce qui lui correspond bien : le Simracing est une passion à partager entre potes, un bon moyen pour créer un moment privilégié où les uns soutiennent les autres et rigolent bien quand la voiture va taper le mur.

 

En bref, voilà comment convaincre un pilote en devenir d’investir un peu pour accéder à une autre dimension (la vraie ?) du Simracing : faites-le essayer, soyez à ses côtés pour le conseiller mais surtout ne l’obligez pas à vivre la course comme vous le souhaiteriez : laissez-lui le plaisir d’insuffler sa propre personnalité à sa nouvelle passion. Peut-être même, vous fera-t-il redécouvrir la vôtre ?

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